Gabriel, 24 ans, jeune professeur, a toujours soutenu les Républicains

Gabriel, 24 ans, jeune professeur, a toujours soutenu les Républicains et compte bien continuer de le faire.

Crédit : AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD

Cependant, il estime qu’il y a deux “types” de Républicains, et il n’en soutient qu’un. Voici son témoignage :

Je m’appelle Gabriel, j’ai 24 ans, je suis homosexuel, jeune professeur de Lettres, et je suis encarté au parti Les Républicains.

Il faut tout d’abord préciser que je ne voterai pas pour n’importe qui chez les Républicains. Il se trouve que j’ai toujours soutenu les candidats de l’UMP puis des Républicains qui défendaient les droits LGBT, comme Nathalie Kosciusko-Morizet ou encore Benoît Apparu. Pour la primaire, je voterai NKM ou Alain Juppé qui sont les seuls à ne pas avoir d’ambiguïté avec nos droits, avec la manif pour tous notamment (bien que Juppé soit soutenu par Mariton, il me semble que ce soutien est un pur calcul politique de la part de celui qui finalement, comme la Manif pour tous, n’a aucune existence politique).

Je vote Les Républicains depuis que j’ai le droit de vote. Il se trouve que même si la défense de nos droits est essentielle, d’autres sujets doivent être au centre d’une réflexion sur la politique et la gauche a bel et bien échoué sur le plan économique.

Les avancées sociétales que représentent le mariage pour tous ne suffisent pas. Je suis profondément convaincu que l’avenir doit être européen et seuls les Républicains proposent un projet européen : Hollande n’a rien fait pour l’Europe. En revanche il serait essentiel d’influencer le débat des Républicains qui cherche trop à aller sur les terres de l’extrême-droite. La question identitaire est un écran de fumée populiste et ce sont les questions d’emploi et d’inégalités sociales qui doivent primer.

En tant que professeur et en tant qu’homosexuel, il me semble aussi important d’avoir un vrai projet d’éducation, notamment un projet qui remette les humanités au centre de notre système. En plus de pouvoir redonner la priorité à des savoirs fondamentaux comme la lecture, il serait temps de redonner à nos élèves de la curiosité, de l’ouverture d’esprit.

Avec les problèmes que rencontre notre société, le fanatisme religieux et l’intolérance (xénophobie, homophobie, transphobie et autres…) pour ne citer qu’eux, il faut rappeler un mot de Victor Hugo “Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons.” Or il me semble que seuls les Républicains ne tombent pas dans la démagogie pédagogique ; bien qu’il faille encore infléchir le débat à droite pour sauvegarder les postes et réduire le nombre d’élèves par classe.

Car oui on peut adhérer à un parti mais vouloir aussi l’infléchir de l’intérieur. Et je fais partie de ceux qui veulent que les Républicains évoluent sur les questions sociétales, dont la défense des droits LGBT. En dehors de ces questions, je pense que la réussite est du côté des Républicains, hors de Nicolas Sarkozy, dépassé et populiste. De plus je pense que les Républicains sont le dernier rempart contre l’extrême droite : je sais que le FN séduit un certain nombre d’homosexuels, pourtant quand on voit le travail de Marion Maréchal-Le Pen dans la région PACA, on se rend compte à quel point c’est un parti qui veut nous retirer des droits.

Crédit : MaxPPP
Crédit : MaxPPP

Je me tourne donc vers une droite réformiste, progressiste, qui a une certaine bienveillance quant aux questions sociétales mais qui conserve ses idées pour les autres sujets. Il faut refuser selon moi la droite « décomplexée » qui ne fait que flirter avec le FN sur des questions identitaires et sécuritaires : je pense que des candidats comme NKM ou Juppé qui se fondent plus sur la construction d’un vivre-ensemble nous apporteront plus de chances d’une France meilleure.

Découvrez le témoignage d’Anthony, 24 ans, soutiendra le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon. Pour lui, le système dans lequel nous vivons depuis trop longtemps ne fait qu’une chose : accentuer les inégalités.

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