Voilà quelques mois que plusieurs articles dans les grands médias font part d’une homophobie grandissante dans nos sociétés occidentales, après des décennies de progrès constant et d’ouverture d’esprit grandissante.
Pourquoi un tel retour en arrière ? Quelle en est la cause ? Y a-t-il une raison précise ?
Grand nombre de ces articles mettent ça sur le dos du retour des extrêmes (en Europe, notamment) et sur le fait que l’on puisse observer un repli des populations sur elles-mêmes : le Brexit en est un exemple type.
Ce qui est difficile à comprendre, c’est que certains évènements semblent avoir un impact très négatif sur la hausse de l’homophobie, alors que ces mêmes évènements devraient, normalement, provoquer soit une plus grande ouverture d’esprit de la part des populations, soit une réaction de solidarité envers les LGBT. Or, c’est tout l’inverse qui se produit.
Prenons deux exemples concrets : le premier, en France, et le second aux États-Unis.
Un article de France inter déplorait il y a quelques semaines la montée en puissance de l’homophobie dans notre pays.
Selon l’article, cela serait principalement lié au débat sur le mariage pour tous de 2013.
On se souvient tous du tollé que cette simple avancée sociétale avait causé. Et, aujourd’hui, beaucoup d’entre nous n’arrivons toujours pas à comprendre pourquoi cela a déclenché de telles réactions, quand, au Portugal ou en Espagne, par exemple, la loi avait été passée depuis belle lurette sans l’ombre d’un soulèvement populaire (les deux pays sont tout de même beaucoup plus catholiques que la France, rappelons-le).
L’article de France inter prenait appui sur des faits chiffrés, et notamment ceux de l’association Le Refuge, qui recueille les jeunes homosexuels qui se font expulser de chez eux. Cette association a vu une augmentation drastique des demandes d’hébergement depuis fin 2012 (et donc, depuis le début du débat sur le mariage pour tous).
Beaucoup d’articles américains ont aussi fait cas des problèmes d’homophobie latente suite à la fusillade d’Orlando. De nombreuses réactions se sont faites entendre les jours suivants la tragédie, et même si la plupart d’entre elles étaient plutôt positives, on a pu dénombrer un nombre assez important de réactions homophobes : nous vous laisserons imaginer ce qui a pu se dire.
Finalement, le fait que la pire fusillade de l’histoire des États-Unis ait visé la communauté gay semble avoir changé la donne et les répercussions que cela a pu avoir. Pour beaucoup de monde, la situation était sûrement moins tragique que si une telle fusillade s’était produite dans un lycée (comme cela a pu arriver quelques fois de part le passé aux USA).
Le principal problème qui résulte de tout cela, c’est un repli sur soi-même de la communauté gay elle-même. Et on dénombre de plus en plus de gays, en France, qui soutiennent des idées d’extrême droite.
Cette radicalisation peut être considérée comme une réaction normale à des évènements récents, et à la montée de l’homophobie, mais finalement, lorsque l’on y réfléchi bien : ne serait-ce pas se ranger du côté obscur et rétrograde de la force ?
