La rumeur courait depuis des semaines, mais elle vient d’être confirmée par un journal russe d’opposition, le Novaya Gazeta.
C’est le New York Times qui a tiré la sonnette d’alarme hier sur le web, et aujourd’hui même en version papier.
Voilà des semaines que des hommes âgés de 16 à 50 ans disparaissent des rues des villes tchétchènes sans explication apparente. Mais le lien a été fait par des journalistes russes : tous ces hommes seraient soupçonnés d’homosexualité.
C’est donc plus de 100 hommes qui ont dernièrement été mis en détention pour “orientation sexuelle non traditionnelle“.
La nouvelle a été confirmée par les autorités et une experte de la région a également validé la véracité des sources du journal russe.
Les journalistes ont confirmé la mort de trois hommes, mais il est fort probable que le nombre réel des meurtres liés à l’orientation sexuelle soit bien plus important. Selon eux, les autorités tchétchènes auraient mis en place des stratégies afin de bloquer les homosexuels, notamment sur les sites de rencontre en se faisant passer pour des hommes gays.
La haine anti-LGBT dans cette région du Caucase à majorité musulmane est tellement forte qu’il est fort improbable que les membres de la famille des hommes ayant disparus se manifestent ou demandent justice.
Il semblerait que tout ait commencé lorsqu’une association pour les droits des homosexuels ait fait la demande d’autorisation pour organiser des gay prides dans certaines grandes villes russes. Sachant pertinemment que la demande serait refusée, l’association voulait tout de même le faire dans le but de donner plus de visibilité internationale quant aux problèmes de discrimination rencontrés par les personnes LGBT en Russie.
Bien que l’association n’ait fait aucune demande en Tchétchènie – qui, rappelons le, est une République constitutive rattachée à la Russie – la simple demande de permis dans les régions alentours aurait déclenché ces réactions en chaîne.
Le porte-parole du chef de la République a tout nié en bloc avec pour simple argument que cela n’a pas pu arrivé puisqu’il n’y a pas de gays en Tchétchénie. Il a ensuite ajouté que s’il y en avait, leurs familles les auraient tués bien avant.
