Semaine nationale du Refuge : “Ils m’ont mis dans le garage et m’ont viré, j’ai pas mérité ça”

C’est aujourd’hui, lundi 13 mai que commence la semaine nationale du Refuge afin de soutenir les jeunes victimes d’homophobie et de LGBT-phobie en appellant aux dons. Anthony, 21 ans raconte son histoire sur France Inter.

Après son coming-out, Anthony n’a cessé de vivre “des insultes, des moqueries”, et jusqu’à devoir dormir dans le garage de la maison : “Je rentre du boulot et je vois mon lit dans le garage, je monte, et mon propre père tombe sur le cul quand je lui annonce que mon lit est dans le garage. Cinq minutes plus tard c’est mon frère de 18 ans qui me regarde avec un grand sourire et me dit ‘je n’ai pas envie de dormir avec une tapette, je n’ai pas envie que tu me fasses des attouchements’“. 

Ma mère me regarde, commence à m’insulter, me traiter de tous les noms, ‘sale pédé, tu vas te faire sodomiser à droite à gauche’. En clair, elle me dit que je ne suis qu’une sale pute, un moins que rien. Ma mère me colle une paire de claques“, se souvient-il. “En fait, on n’a qu’un père et une mère sur Terre. Quand ils vous disent, ‘c’est ça ou on te met dehors’, (…) je me suis dit que mes propres parents, ceux qui m’ont donné la vie, l’éducation qu’ils m’ont donné n’est pas la même que celles qu’ils ont eue“.  

Il vit donc plusieurs mois dans cette pièce avec une porte cassée et une vitre manquante nous précise France Inter. “Je tombe malade petit à petit, mon médecin dit que ce n’est pas normal, mais je n’ose pas, même à mon médecin, avouer que je dors dans le garage“. 

“Si je l’ouvrais, on me disait “tu l’as bien cherché”… J’ai cherché quoi ? Qu’on me donne de l’amour. Qu’on ne m’éduque pas comme un extra-terrestre. 

Les insultes, c’était tous les jours. ‘Sale pédé, sale pute’. Quand mon frère de 18 ans me dit que ‘mon trou du cul est un garage à bites’, je me demande ce qu’ils peuvent bien dire quand je ne suis pas là“. 

Il est mis définitivement à la porte par ses parents le 21 juin 2018 : “Le jour où je suis parti, j’ai regardé mon père, je lui ai dit ‘Au revoir, adieu, à jamais, j’ai plus envie de te voir’. Et ma propre mère, j’essaie de lui dire, ‘Au revoir maman, tu vas me manquer maman’, et elle me sort ‘J’en ai rien à foutre de ta gueule, tu peux mourir’. Quand vous refermez la porte et que vous entendez vos parents dire ‘Tu n’es plus notre fils, on te renie’, vous avez tout compris : eux vont faire une croix sur moi. Et moi, nous, comme tous les jeunes dans mon cas, il faut apprendre à tirer un trait sur ça”. 

Ça va faire un an que j’ai coupé le contact avec eux. Je n’ai même pas envie de renouer. Ça ne va servir à rien, ils vont me faire du mal.

Au micro de France Inter Anthony dit ressentir “de la haine” pour ses parents et son frère. “Ils pourront essayer de me dire de revenir à la maison, qu’ils ont changé, ils ont déjà essayé avec ma sœur mais elle a été maline, elle a coupé tout contact aussi“. Ce sentiment pour lui, le suivra “jusqu’à la fin de sa vie” : “Je n’ai pas mérité ça. Je suis leur fils, après tout“.

L’association nationale Le Refuge a pour objet de prévenir l’isolement et le suicide des jeunes LGBT, de 18 à 25 ans, victimes d’homophobie ou de transphobie et en situation de rupture familiale.

Depuis 15 ans, Le Refuge héberge et accompagne ces jeunes majeurs vers leur reconstruction émotionnelle et matérielle.

La marraine du Refuge est l’humoriste et actrice Muriel Robin.

Pour faire un don à l’association Le Refuge, c’est par ici : https://www.le-refuge.org/don

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